vendredi 10 avril 2015

Florent Piétrus: «Je suis comme le bon vin»


mediaAprès avoir décroché le bronze lors de la Coupe du monde 2014, Florent Piétrus pouvait exulter. Rebelote lors de l'Euro 2015 en France ?AFP PHOTO/ GERARD JULIEN
Exceptionnel depuis le début de saison, Florent Piétrus porte le SLUC Nancy sur ses épaules en Pro A. A 34 ans, l’international tricolore étonne par son adresse et réalise la meilleure année de sa carrière, à quelques mois du championnat d’Europe en France. Une bonne nouvelle pour les Bleus, tenants du titre.
RFI : Vos statistiques (10,7 points, 7,3 rebonds et 16 d’évaluation en moyenne) étonnent alors que vous avez fêté en janvier vos 34 ans. Comment expliquez-vous votre longévité ?
Florent Piétrus : L’amour du jeu et surtout, une très bonne hygiène de vie ! Je prends soin de mon corps et cela me permet de durer à un niveau international. Je ne suis pas saturé par le basket, la victoire me motive toujours autant. Et lorsque le corps et la tête suivent, cela se ressent sur le terrain.
Vous n’avez jamais été aussi prolifique en attaque par le passé…
Je suis comme le bon vin, meilleur avec l’âge (il rit) ! C’est en tout cas ce que me répètent les spectateurs à Nancy, ils ne m’avaient jamais vu comme ça. En Espagne principalement (entre 2004 et 2013), on m’a restreint à des tâches exclusivement défensives et on avait oublié que je pouvais avoir un impact offensivement. A Pau lors de mes débuts, même si mes qualités athlétiques et défensives me caractérisaient déjà, j’étais capable de marquer (10,5 points lors de la saison 2002-2003).

Être MVP n’est pas une obsession. Il n’y a que la victoire qui me motive.
On a cependant l’impression qu’il y a eu un déclic cette année…
Peut-être. J’ai, c’est vrai, les clefs de la maison. L’an passé, en revenant d’Espagne, j’ai eu une période d’adaptation. A présent, je suis très bien intégré à Nancy et je m’y sens de mieux en mieux. Alain (Weisz, son entraîneur) a une confiance aveugle en moi et je ne me prends plus la tête pour tirer.
Par le passé, on sentait justement que vous hésitiez avant de prendre des initiatives en attaque. Pourquoi ?
Parfois, dans une équipe, il y a des joueurs qui doivent faire des sacrifices. C’était mon cas en Espagne. Aujourd’hui mon rôle a complètement évolué. Mes coéquipiers me recherchent en attaque et je sais que je vais toucher la balle. Dans ma tête, je prépare donc mon tir, je suis en confiance.
Votre nom circule même parmi les prétendants au titre de meilleur joueur de la saison…
C’est gratifiant, mais franchement, je n’ai jamais couru derrière un titre individuel. Ce n’est pas maintenant, parce que je fais une belle saison, que je vais commencer. Je ne me prends pas la tête avec ça, je vais continuer de jouer le mieux possible. Etre MVP n’est pas une obsession. Il n’y a que la victoire qui me motive.
Nancy paraît solidement accroché à la 4ème place de la Pro A. Le titre est-il envisageable ?
Sur le terrain, je ne triche pas. J’espère durer encore trois ou quatre ans, aider mon équipe et être, encore, performant.
Nous sommes un outsider. L’an passé (élimination en demi-finale par Strasbourg), nous avions déjà pointé le bout de notre nez. On a encore la capacité pour titiller les favoris que sont Strasbourg, Limoges et Nanterre. On tâchera de faire déjouer les pronostics.
Lorsque vous regardez vos performances à 34 ans, repoussez-vous l’idée d’une retraite prochaine ?
Je ne me suis fixé aucune limite. Tant que j’ai la motivation et l’énergie, je continue. Je ne me suis jamais senti aussi bien. Sur le terrain, je ne triche pas. J’espère durer encore trois ou quatre ans, aider mon équipe et être, encore, performant.
L’Eurobasket approche (du 4 au 20 septembre). En parlez-vous avec vos coéquipiers ?
Plus les mois passent, plus on en parle et on s’envoie des messages. Dans cinq mois, la compétition débute et on veut absolument éviter une blessure. Cet Euro en France, c’est un accomplissement pour notre génération. Jouer devant notre famille, nos supporteurs et toutes ces personnes qui aiment le basket, ce sera formidable. Et gagner, à domicile, sera le plus beau cadeau à leur faire !

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