vendredi 27 juin 2014

Coupe du monde: un bilan inédit pour l’Afrique au 1er tour


Il y aura deux équipes africaines au second tour de la Coupe du monde de football, pour la première fois dans l’histoire de la compétition. Le Nigeria et l’Algérie se sont qualifiés pour les huitièmes de finale du Mondial 2014. Le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont été éliminés, parfois piteusement. Bilan du premier tour.
De notre envoyé spécial à Sao Paulo,

L’équipe d’Algérie a doublement marqué l’histoire de la Coupe du monde de football, ce 26 juin 2014 à Curitiba. En effet, elle est la toute première sélection algérienne à atteindre le second tour. Et, au passage, elle est devenue la deuxième équipe africaine à se qualifier durant cette Coupe du monde 2014.
Jamais le continent n’avait eu deux représentants en huitièmes de finale. Le bilan de l’Afrique est pour le moment positif, même si toutes les sélections n’ont pas connu le même destin au Brésil. Analyse.
Une Algérie qui a surpris
L’Algérie est la bonne surprise de cette Coupe du monde 2014, côté Afrique. Les Algériens ont tenu tête à la Belgique (1-2), balayé la Corée du Sud (4-2), puis pris le point qu’il leur fallait face à la Russie (1-1), malgré un effectif jeune et inexpérimenté.
Leur secteur offensif a été performant avec 6 buts marqués. Les « Fennecs » ont fait de gros progrès en attaque, par rapport à la Coupe d’Afrique des nations 2013.
Cette qualification est une joie et un soulagement pour des joueurs à qui les Algériens mettent beaucoup de pression. C’est aussi une revanche pour le  sectionneur Vahid Haliloldzic, qui avait été viré par la Côte d’Ivoire, quelques semaines avant le Mondial 2010.
Halilhodzic et ses protégés défieront l’Allemagne, le 30 juin à Porto Alegre, pour une sorte de revanche. En 1982, les Algériens avaient été privés du second tour, suite à un match durant lequel l’Autriche avait laissé la RFA gagner 1-0. En Algérie, les supporters n’ont jamais digéré cette entorse à l’esprit sportif.
Un Cameroun ridicule
Le Cameroun n’a pas fait honneur au football africain. Au-delà du mauvais résultat (3 défaites, 9 buts encaissés, 1 seul marqué), pardonnable, le comportement des joueurs a choqué. Le milieu de terrain Alexandre Song qui se fait expulser pour un coup de coude dans le dos de Mandzukic ; le placide Nicolas Nkoulou qui bouscule un autre Croate sur une touche ; le latéral droit Allan Nyom qui balance le Brésilien Neymar dans un parterre de photographes… Et que dire de Benoît Assou-Ekotto qui menace physiquement son partenaire Benjamin Moukandjo devant les caméras du monde entier ?
Le cas Assou-Ekotto illustre bien les problèmes de discipline de cette équipe du Cameroun. Malgré son arrivée tardive au rassemblement et une attitude parfois  nonchalante, le défenseur a été titularisé deux fois à la place d’Henri Bedimo, auteur d’une saison excellente avec l’Olympique lyonnais (France).
Volker Finke est sans doute un bon sélectionneur et il semble être un homme honnête. Mais l’Allemand n’est pas le « père fouettard » dont cette sélection camerounaise a peut-être besoin.
Les « Lions indomptables » juraient avoir changé depuis une Coupe du monde 2010 qui s’était transformée en guerre d’égos. Ça ne s’est pas toujours vu durant cette Coupe du monde 2014 au Brésil.
Une Côte d’Ivoire qui déçoit encore
« C’est le pays qui va toujours vous décevoir. » Emmanuel Adebayor avait raison au sujet de la sélection ivoirienne. L’attaquant togolais avait livré un diagnostic  limpide sur les maux des « Eléphants » : une propension à craquer dans les moments décisifs et à vouloir faire la différence individuellement.
Certes, les Ivoiriens ont donné une bonne image et ont été franchement soutenus par les Brésiliens, grâce à l’aura de Didier Drogba notamment. Mais ils n’ont jamais maîtrisé leurs trois matches (une victoire 2-1 face au Japon et deux défaites sur le même score face à la Colombie et la Grèce). Menés au score trois fois, ils n’ont su inverser la tendance qu’une fois, grâce au talent de l’attaquant Gervinho.
Face à la Grèce, ils sont passés à côté de leur sujet et d’une qualification historique. C’était peut-être la dernière occasion pour une génération talentueuse de briller. A moins que les trentenaires du groupe (Drogba, Kolo Touré, Didier Zokora, Boubacar Barry Copa) décident de rester pour la Coupe d’Afrique des nations 2015 dont les éliminatoires commenceront le 5 ou le 6 septembre pour eux.
Un Ghana sur les nerfs
La Coupe du monde du Ghana a basculé une première fois dès la 30e seconde du premier match, lorsque l’Américain Clint Dempsey a crocheté le défenseur John Boye et ouvert le score. Les Ghanéens se sont inclinés 2-1 face à une sélection américaine certes euphorique mais qui était l’adversaire le plus abordable d’un groupe G très relevé.
Les « Black Stars » ont ensuite livré un grand match face à l’Allemagne (2-2). Mais ça n’a pas suffi à resserrer davantage un groupe qui semblait pourtant soudé. Une bagarre a en effet éclaté entre le sélectionneur Kwesi Appiah et l’attaquant Kevin-Prince Boateng, quelques heures avant le dernier match. Boateng, dont la courte carrière internationale est sans doute finie, et le milieu Sulley Muntari, enragé à cause d’une affaire de primes, ont ensuite été exclus, plongeant l’équipe nationale dans une crise profonde.
Les Ghanéens n’ont pas fait de miracle face au Portugal (1-2). Ils ont quitté le Brésil en laissant une impression triste, comparée à leur beau parcours au Mondial 2010. Signe supplémentaire d’une grande nervosité, le capitaine Asamoah Gyan s’en est pris à un journaliste français après le dernier match.
Un Nigeria qui monte en puissance
Pour la troisième fois de son histoire, le Nigeria représentera l’Afrique au second tour d’une Coupe du monde. Les « Super Eagles » sont montés en puissance durant cette compétition. Après avoir livré un piètre match nul face à l’Iran (0-0) et remporté une victoire heureuse face à la Bosnie (1-0), les champions d’Afrique ont tenu tête à l’Argentine (2-3).
En huitièmes de finale, ils affronteront l’équipe de France, le 30 juin à Brasilia. Leur jeu direct et tout en puissance pourrait poser problème aux Français. A condition que les Nigérians préparent bien ce rendez-vous. Ce 26 juin, ils ont zappé un entraînement. Sans doute pour une affaire de primes, rappelant que des problèmes d’organisation avaient parfois empêché le Nigeria de briller sur la scène internationale.

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