A 64 ans, il fait partie des entraîneurs qui ont marqué le continent. De retour en RD Congo, Claude Le Roy vient aider les Léopards à sortir de l’anonymat. En six phases finales de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) disputées avec le Cameroun, le Sénégal, le Ghana et, déjà, la RD Congo, le technicien français a toujours franchi le premier tour, remportant même le tournoi en 1988 avec les Lions indomptables.

Quand vous avez été nommé sélectionneur du Cameroun en 1985, Imaginiez-vous que vous commenciez une si longue relation avec l’Afrique ?
Je n’y pensais pas. Même si l’Afrique était depuis mon enfance très présente chez moi, puisque mon père était très engagé politiquement et défendait les volontés d’indépendance de l’Algérie ou du Congo.

Ça vient de très loin! A l’école, en sixième, je parlais de Patrice Lumumba à mes camarades et ça les amusait, car ils ne comprenaient pas très bien.

Au Cameroun, les premiers mois ont été compliqués. Les gens se demandaient de réussir à atteindre la finale de la CAN 1986 contre l’Egypte au Caire (0-0, 5-4 aux tirs au but en faveur des Pharaons), alors que personne ou presque ne croyait en nos chances.

Deux ans plus tard, au Maroc, nous avons remporté la compétition. Après, je suis parti, car je n’entretenais pas les meilleures relations avec le ministre des Sports de l’époque. Alors que Paul Biya, le président de la République, me proposait un contrat de six ans !

Vous avez ensuite entraîné le Sénégal (1989 - 1992), puis vous êtes parti en Asie et en Europe avant de revenir au Cameroun (1998). Faut-il parfois quitter l’Afrique pour mieux la retrouver ?


Oui. C’est un continent fascinant. Il y a un potentiel humain extraordinaire et disciplinés. A partir du moment où on leur propose un projet cohérent, c’est un bonheur de travailler avec eux.



Votre victoire lors de la CAN 1988 est-elle votre meilleur souvenir sur le continent ?

Non, même si elle fait partie des meilleurs. Je réponds toujours par une pirouette en disant que le meilleur est à venir.

Mais une de mes plus grandes fiertés, c’est que certains pays, comme le Cameroun ou la RD Congo, m’ont rappelé. J’ai toujours ressenti une vraie proximité avec les supporteurs. Jamais je ne me suis senti menacé. Et j’ai conservé des liens étroits avec des joueurs que j’ai eus sous ma direction.

Peut-être parce que vous obtenez des résultats. En six phases finales de CAN, vous avez toujours passé le premier tour ...

C’est vrai. Cette fois-ci, ce sera compli- qué, avec le Ghana et le Mali, qui semblent nous être supérieurs. Mais on va essayer de bien jouer, de faire quelque chose. Et aussi d’être exemplaires dans le comportement.



Revenir en RD Congo, est-ce un de vos défis les plus osés ?

Peut-être. La RD Congo devrait faire partie du top 5 africain - et pas seulement pour le foot. Le président Kabila m’a demandé de revenir dans l’urgence il y a un peu plus d’un an. L’équipe ne gagnait plus, certains joueurs refusaient de venir en sélection. J’ai accepté avec l’objectif de participer à la CAN 2013. Nous y sommes.

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