vendredi 6 février 2015

CAN 2015: la vie a endurci le Ghanéen Wakaso Mubarak


mediaWakaso Mubarak à la fin de la rencontre entre le Ghana et l'Algérie, le 23 janvier 2015.AFP PHOTO / CARL DE SOUZA
Le 9 janvier 2014, Wakaso Mubarak perdait son fils âgé de quatre mois. Un an plus tard, ce drame semble avoir changé l’attaquant ghanéen qui dispute la Coupe d’Afrique des nations 2015 dans un rôle beaucoup plus défensif.
De notre envoyé spécial à Malabo en Guinée équatoriale,
En l’espace de deux années, une personne peut beaucoup changer. Chez Wakaso Mubarak, la métamorphose est saisissante. Il y a deux ans, lors de la CAN 2013, l’attaquant ghanéen distribuait les sourires timides et son adresse email aux jeunes sud-africains qui la lui demandaient. Deux ans plus tard, celui qui a fini co-meilleur réalisateur (4 buts) pour sa première Coupe d’Afrique distille certes toujours des coups de pied arrêtés millimétrés. Mais il a ajouté les coups de latte et d’épaule à sa panoplie de footballeur. En quart de finale de la CAN 2015, le joueur du Celtic Glasgow (Ecosse) a ainsi taclé sèchement le Guinéen Ibrahima Traoré à quelques reprises.
Une reconversion en milieu de terrain axial qui correspond bien à son caractère bouillant sur la pelouse, mais aussi à une nouvelle dureté en dehors des terrains. Il y a un an, le 9 janvier 2014, Wakaso Mubarak perdait en effet son fils âgé de quatre mois seulement. Le bébé, pris d’un mal mystérieux, était mort sur le chemin de l’hôpital. Un moment terrible pour le père qui était alors en vacances chez sa famille, à Tamale, dans le nord du Ghana.
André Ayew, le milieu de terrain vedette de l’équipe ghanéenne, vient de la même ville que Mubarak. « Wakaso est quelqu’un dont je suis très proche, raconte le joueur de l’Olympique de Marseille. C’est un drame qui nous a tous particulièrement touchés. Je pense qu’il a grandi avec cet événement. Il a su comprendre que ce sont les aléas de la vie. Je pense que ça l’a rendu plus fort. Et tout ce qu’il est en train de faire, que ce soit dans son club ou dans sa vie, c’est une pensée pour son fils ».
« Mon fils me donne de la force »
Quelques mois après le drame, lors de son arrivée au Celtic Glasgow en août, Wakaso Mubarak était revenu sur ce moment qui l’a plongé dans le néant. « Mon fils me donne de la force, avait-il assuré. Je suis quelqu’un de solide mais perdre quelqu’un d’aussi important vous met à terre. […] Ce qui s’est passé me pousse à travailler encore plus dur pour devenir le meilleur possible pour lui ».
En Ecosse, Wakaso Mubarak tente désormais de trouver ses marques après avoir écumé les terrains d’Espagne de 2008 à 2013, puis après avoir effectué un passage éclair en Russie au Rubin Kazan. « C’est un joueur qui a beaucoup de tempérament sur le terrain, décrypte André Ayew. Il dit ce qu’il pense. Il n’est pas estimé à sa juste valeur, selon moi. Il avait fait de très bonnes choses en Espagne, que ce soit à Elche, à Villarreal et à l’Espanyol de Barcelone. Aujourd’hui, il est au Celtic de Glasgow où il continue sa progression. C’est un joueur sur lesquels les Ghanéens et les Africains peuvent miser ».
En cas de victoire en Coupe d’Afrique des nations le 8 février prochain, ce fervent musulman dédiera évidemment cette victoire à son fils, Wakaso Mubarak Junior, enterré à Tamale.

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