mardi 17 février 2015

Ski : la passion selon Jean-Baptiste Grange


mediaLe slalomeur français Jean-Baptiste Grange dans ses oeuvres.REUTERS/Dominic Ebenbichler
Quatre ans après son premier titre mondial, le Français Jean-Baptiste Grange est redevenu le meilleur slalomeur du monde dimanche à Beaver Creek (Colorado). Un sacre inattendu qui récompense son talent, sa persévérance et une passion restée intacte pour le ski malgré les galères.
« Tu t’accroches parce que tu fais du ski. C’est une passion à la base. » Sa passion, Jean-Baptiste Grange en a fait de l’or, dimanche à Beaver Creek (Colorado, Etats-Unis), en remportant l’épreuve de slalom des Championnats du monde de ski 2015. Et pour ce qui est de s’accrocher, le skieur de Saint-Jean de Maurienne sait de quoi il parle.
Cela faisait trois ans que Grange n’engrangeait plus. Trois années de doute et de douleurs. « Même si je skiais bien à l’entraînement, je ne savais pas si j’en étais capable. Déjà faire une médaille, c’était exceptionnel, a confié le champion après avoir déchaussé ses skis. Je me disais, en course je n’y arrive plus. Je ne sais pas si j’ai encore la force. »
Pourtant, gagner, Jean-Baptiste Grange a su faire. Vainqueur de la coupe du monde 2009 et champion du monde 2011, le Savoyard avait tout pour rester au sommet. Tout, à condition de slalomer entre les blessures. Mais depuis 2009, entre le genou droit, l'épaule gauche, le dos, puis encore le genou, pas grand-chose ne lui a été épargné.
Rentré dans le rang, incapable de faire mieux qu’une sixième place – à Adelboden – durant la saison, Grange s’est aussi permis de courir sans pression. Lui qu’on ne citait plus parmi les favoris ne s’est jamais découragé. Il n’a cessé de travailler son ski tout en continuant à croire en lui-même.
1.500 jours d’attente
 
 
Avant la course, il confiait avoir « retrouvé confiance ». Au terme de la première manche, qu’il a finie à la 5e place, à seulement 88/100e de l'Autrichien Marcel Hirscher et à 22/100e du podium, le skieur de 30 ans aurait pu s’estimer satisfait. Mais sur une piste de Beaver Creek où il avait, en 2007, décroché le premier podium de sa carrière, Grange a osé prendre des risques lors de la seconde manche. Malgré le verglas et une visibilité réduite, il n’a commis aucune erreur. « C’est ce que tu as dans le ventre qui te permet d’aller chercher une médaille, d’aller chercher un podium. Ça ne se fait pas juste en claquant des doigts », avança-t-il pour expliquer son coup d’éclat.
Une fois son ventre mis sur la piste, il ne lui restait plus qu’à attendre que tout le monde eût terminé sa course. Et comme pour sceller la supériorité de Grange, Marcel Hirscher commit une faute telle qu’elle l’expulsa du podium.
Après presque 1.500 jours d'attente, Jean-Baptiste Grange renouait avec la victoire à l’occasion de la course la plus importante de la saison. « Cela a été très long, mais je n'ai jamais perdu patience, parce que c'est ce que j'aime faire. » Passion, quand tu nous tient !

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